3e Épisode – L’Esprit Réside dans Les Contes: l’Ojibway

Selon une légende anishnabée, le Grand Esprit, un jour, désirait avoir un endroit de repos. Il a créé le Manitou Minissing qui signifie l’île des Esprits. L’endroit s’appelle aujourd’hui, l’île Manitoulin. C’est là que, selon la tradition, furent inhumés de grands leaders, guerriers et guérisseurs(euses) .

L’île Manitoulin se situe au nord-est du Lac Huron, dans la Baie Georgienne. C’est là que sont regroupées sept communautés anishnabées, surnommées les Nations des Trois Feux: les Odawas, les Pottowatomis et les Ojibways. Avant la colonisation, les autochtones accostaient sur les rives de l’île Manitoulin pour y recevoir des rêves et des visions. La beauté naturelle de l’île demeure, et encore aujourd’hui, bien des oeuvres d’art sont inspirées par elle.

A M’chigeeng (West Bay) se trouve la Fondation Culturelle Ojibway créée pour protéger et revitaliser l’art et la culture. Elle offre d’ailleurs son appui à 15 communautés membres

episode 3 season2Historique

En 1836, un traité (Bond Head) fût signé pour faire de l’île Manitoulin, un lieu de refuge pour les autochtones désirant vivre en toute liberté et loin de l’influence des blancs. En 1862, cependant, le traité de MacDougall autorisait le gouvernement à diviser l’île, de manière à permettre aux non autochtones de s’y installer. L’île s’est alors partagée en plusieurs réserves. S’en est suivit un déclin de la langue et de la culture des autochtones qui y vivaient.

Alan Corbière vit à West Bay, sur l’île Manitoulin, dans une réserve qui compte environ 800 membres. Il a écrit de nombreux articles dans “Anishinabek News” (journal de l’île), pour sensibiliser les gens à l’importance de préserver la langue et la culture.

Mnjikaning (Rama) en Ontario, est une réserve qui a été créée en 1838-1839. Elle est située entre le Lac Simcoe et le Lac Couchiching. En 1993, ses résidents ont décidé de lui redonner son nom original: Mnjikaning. L’an dernier, Mnjikaning était l’hôte du Congrès Linguistique Anishnaabeg.

1ière partie

Alan Corbière est écrivain. Il croit fermement que c’est utilisant la langue ojibway dans les activités quotidiennes, que l’on pourra le mieux la raviver. Il traduit souvent en anglais,des histoires racontées par les aînés, dans l’espoir de faire connaître à tous, leur passé et leur culture.

Le père d’Alan Corbière parle couramment ojibway. Il explique à son fils la racine des mots et l’aide à traduire des contes. Il nous apprend, entre autres, qu’il y a deux sortes de contes: les légendes et les “debagamoojigs”. Les légendes parlent de l’histoire de la création. Elles sont racontées durant les longs mois d’hiver. Les “debagamoojigs” sont des anecdotes de l’histoire dont on connaît encore les dates (l’an 1700 par exemple) et que l’on raconte durant les mois d’été.

season 2 episode 32e partie

Nookmis Mishoomis, qui signifie grand-mère et grand-père, est aussi le nom d’un projet offrant aux familles l’opportunité de se reconnecter avec les traditions ojibways. Sandy est la fondatrice de Nookmis Mishoomis. Elle sensibilise les mères et les autres membres de la famille à l’importance de parler, toucher, prendre, chanter et conter des histoires aux enfants, en ojibway.

Pour la première fois cette année, un groupe de grands-parents vont présenter des contes en public. Ils sont aujourd’hui au Centre des Femmes Autochtones, à Orillia, en Ontario. Les contes et les chansons tiennent une place très importante dans l’apprentissage de la langue.

Gardien de la langue

Alan Corbière et son père rendent visite à Sam Osawamick, un aîné qui a joué un rôle essentiel dans la protection de la philosophie, l’histoire et les légendes ojibways.